Cheval blanc
Association joinvillaise pour l’écologie
1er août 2023 Article du Parisien 50 000€ pour le retrait du recours de JE
PAS DE FORTERESSE DE BÉTON
SUR UNE COULÉE VERTE !
Mai 2023
A Joinville-le-Pont 94340, les talus de l’avenue Kennedy forment, de part et d’autre de la rue de Paris, une coulée verte importante pour les promeneurs et pour la biodiversité des bords de Marne, ils sont protégés dans notre Plan Local d’Urbanisme communal (PLU) au titre de l’article L151-23.
Cela n’a pas empêché une société de promotion créée pour l’occasion par Eiffage et Provini de déposer, le 29 mars 2022, un permis de construire pour une construction massive située à l’angle de la rue de Paris étroite et de l’avenue Kennedy. Juste en face du projet pharaonique du même architecte en cours de commercialisation (mais cette fois par la Cogedim), prévu à l’emplacement de l’ancienne école du Centre et de la crèche départementale…
Sur les deux parcelles du 39 et du 41 rue de Paris (1767 m2 en tout) étaient prévus, sur 6 niveaux, pas moins de 5984 m2 de planchers (70 logements, 1 commerce, une salle polyvalente de 74 m2). Ce projet aurait dû être rejeté dans le cadre du règlement d’urbanisme en vigueur, car il dépassait les hauteurs autorisées dans la zone (alors UC) et portait atteinte au talus protégé.
La Municipalité a préféré lancer une modification de son Plan Local d’Urbanisme afin de permettre ce bétonnage, ainsi que quelques autres dans le Bas de Joinville ! Les deux parcelles passaient dans une zone plus constructible avec des hauteurs plus importantes (UB) et une dérogation à la protection du talus était autorisée. Après une enquête publique bâclée du 25 avril au 25 mai 2022, le PLU modifié était approuvé par le Territoire le 5 juillet 2022. Le permis de construire était signé par le maire de Joinville le 15 novembre 2022.
Un abus peut en cacher un autre : ce projet très densificateur exploite aussi une clause empoisonnée insérée dans notre règlement d’urbanisme : dès qu’est prévu dans l’opération un Etablissement d’Intérêt Collectif ou Service Public (EICSP), l’emprise au sol autorisée pour les bâtiments augmente considérablement. Presque tous les projets contestés actuellement utilisent cette astuce. Le bouchon est ici poussé très loin, puisque la minuscule « salle polyvalente » (sic) permet de passer de 40% à 80% d’emprise au sol !
L’association indépendante des Ecologistes de Joinville (membre d’Ile-de-France Environnement) a alors envoyé au maire un recours gracieux contre cette iniquité, en contestant à la fois le permis et la clause abusive figurant depuis fort longtemps dans le PLU. Le maire en personne a rejeté ce recours gracieux le 17 février 2023.
Eiffage a alors essayé en vain d’acheter le renoncement de notre association. Deux mois après le rejet, l’avocat de Joinville-Ecologie a dû déposer au tribunal administratif deux requêtes associées, l’une contre le permis de construire et l’autre contre les illégalités contenues dans le règlement d’urbanisme.
Ces deux recours conjoints ont bloqué l’opération. Eiffage a depuis renoncé à sa promesse d’achat de l’immeuble du 39 rue de Paris avec ses 3 boutiques. Le maire a pris ses distances publiquement. Un jugement doit être rendu : ce sera un choix entre la lettre et l’esprit de la loi.